Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Master MEF Histoire Géo
25 avril 2012

Geneviève Lebreton Le pouvoir de bâtir: les

Geneviève Lebreton

Le pouvoir de bâtir: les résidences princières à la Renaissance

Introduction 

La Renaissance a été inventer par Michelet qui voulait voir dans cette période l'avènement d'une ère nouvelle éblouissante contre un Moyen-Age obscur. Nous pouvons prendre comme bornes chronologiques pour la Renaissance 1453 qui correspond à la fin de la guerre de Cent ans, donc à la fin d'un cycle de guerres. La fin de la Renaissance pourrais correspondre à 1559, le traité de Cateau-Cambrésis par lequel la France renonce à l'Italie et cette année est marquée par la mort de Henri II. (Remarque de Mme Boltanski : c'est limites sont bonnes pour la France mais elles sont peu valable pour l'Italie donc il faudrait privilégier les limites XVème-XVIème). 
Une résidence princière est un lieu où réside le Prince. Ce lieu devient également à la Renaissance le siège de son administration et le lieu de vie de la cour. 
Pbtique : Comment les résidences princières montrent-elles une volonté d'exaltation du Prince et quels sont les changements dans les modes de construction de la Renaissance ?

I-Les évolutions du début de la Renaissance

A-Un nouveau statut pour l'architecte

Le statut de l'architecte est devenu celui d'artiste de cours avec une rémunération fixe et un travail à la gloire du prince. Filarete dans son Tratato di architectura (1460) dit que l'architecte est devenu un « penseur dessinant ». Ces architectes circulent d'une cours à l'autre et les recommandations des princes en font un instrument de cours. Ainsi nombre d'artistes étaient envoyer par les princes florentins dans d'autres principautés. Par exemple, l'architecte Filarete passa au service des Sforza en 1451. L'alliance entre Côme et Francesco Sfroza est alors à son maximum. Filarete projette la construction qui ne sera pas faite comme une projection de l'idéal du prince. Les architectes en ayant ce statut d'artistes de cours ne travaillent plus que pour la magnificence et la gloire du prince. Certains architectes attirent de grands architectes à leur service, ainsi à Rome, la papauté à attirée Bramante, Raphaël et Michel-Ange pour la décoration et l'exaltation du pouvoir papal à Saint-Pierre et dans la ville de Rome. 
Cependant Leon Battista Alberti dans le De re aedificatoria de 1452 explique aux architectes qu'ils doivent faire leurs palais en fonction de ceux qui les emploies donc si ils sont au service d'un tyran ils devront faire une citadelle redoutée alors que si ils sont au service de princes pacifiques ils feront un palais ouvert et accessible au coeur de la ville.

B-Une transition de la forteresse médiévale au palais

Avant 1450's les résidences princières en France sont des châteaux avec de grosses tours, des créneaux, mais il y a des salles d'apparat et des décors sculptés comme le Palais des Papes à Avignon en 1335. En Italie il y a le même principe avec des palais forteresse à créneaux comme le Castel Nuovo de Robert d'Anjou à Naples. 
Après 1450 , le palais devient une résidence urbaine qui a de moins en moins une vocation défensive. La transition se fait en 1450 avec le castello Sforzesco fait à Milan pour Francesco Sforza par l'architecte Filarete. Mais la vrai transition est la ville palais d'Urbino construit en 1470 par les architectes Luciano Laura et Francesco di Giorgio. La ville d'Urbino devient un modèle dans sa séparation du palais en trois espaces, publique, semi publique et privé. Cette séparation est une nouveauté puisqu'elle éloigne le publique puis la cour du prince. 
(Le plan peut se trouver dans l'Atlande ou dans la doc photo sur la Renaissance).

II-Inscrire sa présence dans la cité : le palais urbain

A-L'exemple florentin

En 1537 Côme Ier s'installe au Palais de la Seigneurie construit de 1299 à 1314 par l'architecte Arnolfo di Lambio. En le transformant il fait d'un espace républicain un espace curial. Comme à Urbino, il introduit la séparation espace publique et espace privé. Dans l'espace publique il commande à Vasari de grandes fresques pour le salon des Cinq Cents où est célébré la grandeur militaire du Prince. 
De plus la présence des Médicis s'inscrit dans la ville avec le pont qui enjambe l'Arno entre le palais Pitti et le palazzo Vechio (le Seigneurie). Côme décide d'utiliser la Logia de la seigneurie pour en faire un musée en y opposant le David en marbre de Michel-Ange, symbole de la république au Persée en bronze de Benvenuto Cellini. 
Côme réinvestit les lieux de l'ancienne république pour se glorifier et installer le pouvoir de sa famille durablement dans la cité. 
(Complément de Mme Boltanski : La conquête de Florence par les Médicis comporte en réalité 3 temps puisqu'il ne faut pas oublier leur installation dans un « petit » palais dans la ville. La construction du pont sur l'Arno a vraiment marqué la ville car il a fallu de nombreuses déconstructions de maisons. De plus la pallais Piti est immense ce qui impressionne beaucoup les florentins).

B-L'exemple de Rome

Lorsque les papes regagnent Rome après leur passage à Avignon ils reprennent la même politique qu'on alors les grandes familles romaines, ils récupèrent des ruines antiques pour en faire des palais :
-Le mausolée d'Auguste pour les Colonna
-Le marché de Trajan pour les Conti
-Le Colisée pour les Annibaldi
Ainsi de Boniface IX (1389) à Paul III (v. 1534) ils font construire le château Saint-Ange repris sur le mausolée d'Hadrien. A partir de ce château aux allures défensives ils entreprennent la construction de nombreuses églises pour partir à la reconquête de Rome. 
A partir de 1506 le pape Jules II entrepris la reconstruction de leur résidence à la Basilique Saint-Pierre pour en faire un immense ensemble, le Vatican. Ce pape veut avoir autour de lui une cour brillante, la plus brillante d'Italie. Il y accueil de nombreux artistes : Michel-Ange, Bramante, Le Bernin, Raphaël... 
Cette construction est aussi vue dans le cadre d'une volonté politique pour la contre-réforme. Cela montre une reconquête des âmes dans Rome et dans le monde chrétien avec tous les pèlerins ou les artistes qui viennent à Rome.
A chaque nouveaux papes, une nouvelle famille de l'urbs devenait puissante et avec elle des palais se construisaient souvent le long de la via papale nouvellement percée.
(Complément de Mme Boltanski : Attention les chantiers du Vatican et de Saint-Pierre de Rome sont deux chantiers différents!)

III-En France, le tournant de François Ier

A-La naissance du palais état

Ces palais mettent en scène le gouvernement princier avec la disposition des pièces comme à Urbino. Ils mettent aussi en scène le gouvernement par le décors. Le but de ces palais est de permettre au pouvoir de s'exercer. En effet, le but de ces palais est de recevoir le Roi, la cour et l'administration. Ces palais naissent dans le cadre d'un étoffement de l'administration, l'appareil étatique devient plus lourd. La cour s'étoffe également notamment avec l'arrivée d'artistes qui accèdent au statut de valet de chambre...
Dans ce but François Ier fait concevoir le château de Romorantin par Léonard de Vinci. Ce château d'inspiration italienne doit permettre à François d'avoir toute sa cour et son administration dans un même endroit. A cette fin le château devait avoir une extension urbaine pour les courtisans mais celle-ci ne fut jamais construite au profit de la construction de Chambord.
(Complément de Mme Boltanski : on peut se poser la question de savoir si la concentration de l'état et du roi dans un même espace n'est pas valable qu'à partir de Louis XVI à Versailles même si il est vrai que la cour est de moins en moins girovague et qu'ils se fixent dans quelques château qui accueillent l'administration.)

B-Les grands chantiers de François Ier

François Ier décide de construire Chambord. Ce château n'est pas une résidence princière accueillant les fastes de la cour ou une administration développée mais c'est plutôt vue comme une résidence de campagne servant à magnifier la ligne des Valois.
En plus de Chambord, le roi fait restaurer un ancien château, Fontainebleau. Dans ce château une somptueuse galerie est réalisée pas le Rosso mais les messages qui y sont inscrit sont tellement compliqués que François Ier doit expliquer lui même aux courtisans quel est le but réel des figurations. Il peut se permettre de les expliquer car cette galerie n'est ouverte qu'aux intimes du roi.
Toute cette politique d'apparat sert d'avantage à montrer que la France peut rivaliser avec les autres princes, italiens ou espagnoles contre qui il est en guerre. Ce n'est pas réellement pour montrer sa puissance aux français. Par exemple, le nouveau château de Chambord est entouré d'une forêt. Le but du roi n'est pas de se montrer à Chambord, contrairement au Pape qui veut montrer sa puissance au peuple romain et aux italiens ou aux étrangers qui viennent voir les antiquités.

Conclusion :

Durant la Renaissance, les résidences princières se sont tout d'abord détachées du modèle défensif du château-fort pour construire de vrai palais plus urbains. 
En Italie, ce procédé répond à un problème de reconnaissance du pouvoir princier dans les villes qui viennent juste d'être conquises par des condottieres ou par « manigances » comme à Florence. 
Pour les Papes il s'agit de montrer qu'ils sont de nouveau dans Rome, qu'ils dirigent Rome et cela s'inscrit également dans une politique pour la contre-réforme.
En France, François Ier participe à un renouveau architectural en imposant une France avec un appareil d’État plus important et en construisant ou en rénovant des châteaux à sa gloire (ex : inscription dans la pierre partout dans les châteaux de son symbole la salamandre) ou à la gloire de sa nouvelle lignée, les Valois. 

Bibliographie :
-Le manuel d'Atlande d'où est tiré une bonne partie des informations
-La doc photo sur la Renaissance (2009 de mémoire mais à vérifier en tout cas dans ces cinq dernières années)
-Marie-France Auzépy, Joël Cornette (dir.), Palais et pouvoirs : de Constantinople à Versailles, Puv, Saint-Denis, 2003 (Vous pouvez le trouver dans l'étagère consacrée aux bouquins du concours à la BS côte 728.8 PAL ou à la BU mais je sais pas où côte W720.1 PAL)
-Patrick Boucheron, Le pouvoir de bâtir : urbanisme et politique édilitaire à Milan, XIVe-XVe siècles, Ecole française de Rome, Rome, 1998 (A la BU Z1097/239 ou au Cerhio RN78)

Reprise de Mme Boltanski


Le pouvoir de bâtir attire sur les enjeux politiques, il faut des ressources en argent, en homme et la capacité politique pour intervenir dans le tissus urbain. Cette période est privilégiée dans les constructions et pour les évolutions de l'urbanisme et de l'architecture. 
Problématique : A la Renaissance, le pouvoir de bâtir, une manière de bâtir le pouvoir ?


I-La résidence dans la ville

La puissance du prince s'exerce dans la manière dont il marque la ville par son palais. Mais si c'est une spécialité princière, quand est-il pour les Républiques ?

A-De la ville au palais : l'idéal d'Urbino

Et également la forme de Caprarola (résidence des Farnèse) qui domine la ville.

B-Le palais sert à contrôler la ville

Ex du palais forteresse des ducs de Milan, Porta Giovia.
C'est à la fois un aveu de faiblesse et un aveu de pouvoir de la part des Sforza, cela montre leur échec à prendre un pied dans la ville. 

C-Le palais dans la Ville

Palais qui se transforme comme à Mantoue ou au Louvre. Ils peuvent appartenir à de riches membres de la noblesse ou du patriciat, ex : Palais Granvelle de Besançon, Hotel des Ducs de Nevers.
Le palais accapare l'espace surtout si il y a un jardin>20 maisons ont été détruites pour le palais Médicis.

II-Le palais écrin pour l'image du pouvoir

Lieux de mémoire de la monarchie ou du pouvoir princier. Distinction entre le palais et les résidences suburbaines. 

A-Le palais lieux de pouvoir

Accès hiérarchisé aux pièces, jeu des pièces d'apparat (Ex du palais de Borso d'Este ou de Fontainebleau), participe à la compétition entre les Princes italiens.

B-La villa de plaisirs

Lieu de divertissements : Ex les décors érotiques dans le palais du Té dans la chambre des psychés.

C-Le langage symbolique du pouvoir et le palais

Ex du cas de la galerie de François Ier. La fresque est un langage du pouvoir : allégories, histoires personnel, de la cour ou de la monarchie.

III-Le palais comme chantier où s'élabore des normes esthétiques

La matrice où se développe de nouvelles formes artistiques. Les résidences princières contribuent à des nouveautés, par exemple la galerie est un apport italien. 

A-Le prince et ses artistes dans ses résidences

Il rejoint le modèle de l'artiste moderne. Dans un premier temps, les artistes locaux puis ils sont étrangers, comme Julio Romano à Mantoue.

B-Élaboration de normes artistiques

Nouveautés dans bien des domaines architecture, jardins,...
Ex : le palais du Té : contraste entre le classicisme du bâtiment qui est opposé à la mobilité dans les mouvements dans les fresques.

C-Expression de la magnificence

Richesse, luxe, langage crypté qui permet de souligner les caractéristiques du pouvoir souverain. Profusion de collections princières. Le prince apparaît comme celui qui a le pouvoir de décrypter les fresques (Ex François Ier à Fontainebleau).

Publicité
Publicité
Commentaires
Master MEF Histoire Géo
Publicité
Archives
Publicité